jeudi 30 septembre 2010

Annonce Histoire et Société

Depuis le 14 septembre, j'effectue un retour sur les bancs d'école. Ainsi, la semaine, il est difficile voire impossible de bien mettre à jour Histoire et Société.

Cependant, c'est toujours possible la fin de semaine!

Ainsi, à partir de maintenant, le blogue sera mis à jour les samedis en fin d'après-midi, idéal pour lire le dimanche!
Ainsi, je pourrai faire la mise à jour de la semaine prochaine (le 9 octobre) le jour-même du premier anniversaire de Histoire et Société!

C'est à suivre.

À samedi, le 2 octobre pour la prochaine mise à jour!

mardi 21 septembre 2010

Les courses de chevaux à Québec jusqu'à la fin du 19e siècle

Cette semaine, le site du quotidien Le Soleil annonçait un «renouveau» des courses de chevaux à Québec. C'était en effet le retour des courses de chevaux à Québec après pratiquement une année complète sans course. Bien entendu, les courses de chevaux sont des événements qui étaient déjà présentés à l'époque coloniale. Tentons de trouver les quelques origines de ce sport (puisque entendons-nous, il y en a bien quelques unes).

En Nouvelle-France, on ne peut pas parler de course de cheval au sens sportif du terme.  Il faut certainement attendre l'arrivée de chevaux dans la colonie, vers la fin des années 1660. Cependant, il existait bel et bien des courses, plus souvent informelles, qui mettaient en scène des cavaliers pour trouver quel cheval était le plus rapide. On raconte que ce sont ces courses informelles qui ont forcé les autorités de la ville de Québec à imposer des amendes pour les chevaux ou attelages qui ne respecteraient pas un certain code de la route, une certaine limite de vitesse. Voici d'ailleurs l'extrait d'un ordonnance de l'intendant François Bigot (aucun portrait n'existe) à ce sujet:


[...]Sur le compte qui nous a été rendu qu'au préjudice des différents règlements de police, les charretiers et autres personnes de cette ville, et même les habitants de la campagne qui y viennent, mènent leurs carioles (sic) avec une si grande vitesse qu'il arrive souvent que n'étant plus maîtres de leurs chevaux, ils renversent les carioles (sic) qui se trouvent dans leur chemin, ainsi que les gens de pied à qui ils ne donnent pas le temps de se ranger ; et étant nécessaire de remédier à de pareils accidents qui peuvent être fâcheux, comme on l'a déjà vu.
Nous faisons défenses à toutes personnes qui conduiront des carioles (sic), ou qui seront sur leurs chevaux, de les faire galoper ou trotter au grand trot dans les rues de cette ville ; leur ordonnons, lorsqu'ils trouveront des gens de pied dans leur chemin, de s'arrêter et même de se détourner, afin de leur donner le temps de se retirer ; le tout à peine contre les contrevenants de vingt livres d'amende, payable sans déport, applicable aux hôpitaux et de plus grande peine en cas de récidive.
Mandons aux officiers de police de tenir la main à l'exécution de la présente ordonnance, laquelle sera lue, publiée et affichée en la manière accoutumée, à ce que personne n'en prétende cause d'ignorance. [Transcription trouvée en ligne, 21 septembre 2010, Musée de la civilisation, Québec]

La première course de chevaux « sportive » se tient à Québec en 1767. Cette course est organisée par un dénommé Wilcox et se tient sur les plaines d'Abraham. Ce serait le capitaine Prescott, un officier de la garnison de Québec qui aurait remporté la bourse de 40 piastres en chevauchant la jument Modesty. Mais cela reste somme toute un événement isolé et on ne peut pas encore parler de courses organisées et régulières à Québec.














 

Source: «Quebec Turf Club», boîte de métal conservée au Morrin Centre, Québec. La boîte est identifiée du XXe siècle, mais comme le club se sépare en 1887, on peut croire que la boîte est du 19e. Elle était en la possession d'un des membres de la famille de brasseurs Boswell, de Québec. Consultation en ligne, 21 septembre 2010.

Les courses de chevaux, comme la plupart des sports sous le régime britannique, sont un important facteur de cohésion entre gens d'une même classe sociale. Ainsi, il n'est pas surprenant que la première association sportive de Québec, fondée en 1789, touche le sport hippique. En effet, le Quebec Turf Club représente bien l'attrait des courses de chevaux et de l'espace de socialisation représenté par les sports en général et le sport équestre en particulier.

chevaux
Source: « Course de chevaux sur les plaines d'Abraham au 19e siècle », Royal Ontario Museum, consultation en ligne, 21 septembre 2010.

Ce n'est qu'au début du 19e siècle que les courses seront pourtant organisées de façon plus régulière. Les plaines d'Abraham sont toujours un lieu de prédilection. En effet, les Ursulines louent l'espace de l'actuel « terrain des sports » (c'est-à-dire la plaine devant le Musée national des Beaux-Arts) et c'est principalement à cet endroit que l'on trouvera un hippodrome. Jusqu'au début des années 1830, le Quebec Turf Club organise au moins une journée de course par année. La pratique demeure cependant discriminatoire: les Canadiens(-français) qui n'ont pas accès aux chevaux britanniques se contentent de courses moins prestigieuses et de bourses moins alléchantes, sans compter qu'ils semblent favoriser les courses attelées plutôt que montées que les Britanniques préfèrent.

En 1847, le Quebec Turf Club, soucieux de limiter l'accès au sport et désireux que les sports équestres demeurent la chasse-gardée d'une certaine élite, déménage son hippodrome à l'Ancienne-Lorette pour décourager les ouvriers de venir assister aux courses. Pendant la seconde moitié du 19e siècle, discriminations et diversifications vont entraîner la perte d'intérêt dans la pratique des courses de chevaux. Le Quebec Turf Club cesse d'opérer en 1887.


À lire
Donald GUAY. Histoire des courses de Chevaux au Québec. Montréal, VLB, 1985. 249 pages.

Le livre date peut-être un peu (il a 25 ans), mais reste une très bonne source sur ce sport, écrit par un des auteurs les plus éclairés sur l'histoire du sport au Québec.

mercredi 15 septembre 2010

Une petite attente de mise à jour...

Un horaire particulièrement chargé de travail devra repousser la mise à jour à beaucoup plus tard cette semaine. Vendredi? Samedi? Dimanche? Peut-être même deux mises à jour la semaine prochaine??

En attendant, je vous invite à faire deux choses:

Premièrement, allez consulter le très bon dossier préparé par Vicky Lapointe sur Charles Chambers, un des criminels les plus dynamiques de l'histoire de la ville de Québec, incluant son plus récent article sur le destin de Chambers, confirmant, semble-t-il, le moment de son décès. Allez consulter son blogue, Patrimoine, histoire et multimédia et bonne lecture! Le dossier est bien ficelé.

Deuxièmement, je sais que le Tribunal de l'histoire (présenté par la Commission de la capitale nationale du Québec) a annoncé dans sa programmation une représentation sur les Chambers, mais je vous invite aussi à aller voir la présentation de la Commission des champs de bataille nationaux sur ce thème. En effet, leur activité Le procès de la bande à Chambers (cliquez sur le lien pour les détails) sera présentée le vendredi 17 et le samedi 18 septembre 2010 pour une troisième édition (l'activité a été présentée en 2008 et 2009). C'est une animation historique, à mi-chemin entre le théâtre et l'interprétation qui vous permettra de comprendre un peu mieux le système de justice du début du 19e siècle. Vous assisterez à une partie de l'audience de Chambers et aurez à prendre part au procès. Aussi et surtout, vous pourrez visiter deux lieux très importants pour l'histoire des brigands du Cap-Rouge (la bande de Chambers): les cachots et différentes salles du Morrin centre (qui abritait la prison commune de Québec à cette époque) et la chapelle de la congrégation (aujourd'hui chapelle des Jésuites) qui aurait été « visitée » par Chambers et sa bande en février 1835. La réservation est obligatoire, 418-649-6157!

Bonne semaine!

vendredi 10 septembre 2010

Encore un peu plus loin sur Thomas Pope...

Produire un blogue en lien avec l'actualité présente certainement des défis. Un de ceux-ci est d'offrir une information complète sur tous les sujets. Pour ceux qui sont moins bien documentés, cela peut être un vrai défi. Bref, j'avoue que la maladie du maire Pope me turlupinait, mais les indices s'accumulent...

Morning Chronicle and commercial shipping gazette, 30 juin 1863, p.2, l'article qui annonce le décès du maire:
« [...] Mr. Pope had been a severe sufferer from the disease which has terminated so fatally. »

Presque une réponse claire. En passant, c'est dans l'édition du 2 juillet de ce journal que l'on trouve la meilleure description des funérailles du maire Pope.

Lors de mon prochain 10 minutes de pause, je continue la recherche...

jeudi 9 septembre 2010

pour faire suite au précédent message sur Thomas Pope...

Une question a été soulevée sur le site de socialisation Facebook quand à la cause exacte de sa mort. Voici quelques précisions à ce sujet suite à quelques recherches supplémentaires:

Le Quebec Mercury du 30 juin 1863 déclare à propos de la mort du maire Pope (p.2):
« [...]By advice of his physicians, he proceeded to England in the month of January 1863, and returned on the 7th May last, very little improved in health. He lingered until yesterday afternoon, between one and two o'clock, until death relieved him from his sufferings. » (Si on se fie à l'article du 7 mai, le maire n'est pas encore arrivé en ville et est attendu sous peu)

En retournant dans le temps, toujours dans le Mercury, le 21 janvier 1863, le maire Pope confirme au conseil son départ prochain, probablement à la séance du conseil du 20 janvier 1863 en mentionnant entre autres: « [...] he sincerely hoped this would not be the last time he would have the pleasure of preparing the Finance Report. »

Ainsi, dans l'édition du 23, on parler bien de la séance du 22 janvier 1863 en soulignant l'absence du maire Pope et on confirme l'élection du conseiller Jolicoeur comme maire suppléant...

Maladie? Pas encore découverte...

On trouve bientôt...
 

mercredi 8 septembre 2010

Le maire de Québec, Thomas Pope (1861-1863)

La population du Québec a appris le décès du ministre libéral Claude Béchard à l'âge de 41 ans. Loin de moi l'idée de tenter de faire une biographie de l'homme ou encore de résumé sa carrière. Vous n'avez qu'à ouvrir le téléviseur ou la radio pour cela. Depuis l'organisation plus «moderne» de notre système politique (l'assemblée législative au début des années 1790 ou la création du poste de maire de Québec au début des années 1830), assez peu d'hommes ou de femmes sont pourtant décédés en occupant de grandes fonctions. Certes, on pense à Maurice Duplessis, Paul Sauvé ou Daniel Johnson et plus récemment à André P. Boucher, mairesse de Québec. Mais un des premiers maires élus de la ville est également décédé en fonction, Thomas Pope.
Source: Livernois, «Thomas Pope» (vers 1860), photographie, Bibliothèque et archives nationales du Québec, P560,S2,D1,P1038. Consultation en ligne, 8 septembre 2010.

Né le 16 octobre 1825 à Prescott en Ontario d'une famille écossaise, Thomas Pope étudie pour devenir avocat. Il est admis aux études de droit dès 1849. Il va faire ses études en Écosse, mais revient à Québec où il agira notamment à titre de clerc chez le juge Duval. Il est élu pour la première fois comme conseiller du quartier Saint-Jean en 1858 et le restera jusqu'à son élection à la mairie. Véritable étoile filante, le jeune Pope, âgé de 35 ans, devient le 10e maire de Québec le 22 janvier 1861 (à ce sujet, le site Internet des archives de la ville de Québec le fait naître en 1835, ce qui lui 25 ans, probablement un peu jeune pour une carrière à la mairie).

Source: Ellison & Company, «Thomas Pope, maire de Québec», 1863, photographie, Bibliothèque et archives nationales du Québec, P137,S4,D10,P45. Consultation en ligne, 8 septembre 2010.


Il est élu à la mairie devant Abraham Joseph en proposant surtout un assainissement des finances publiques municipales. Cependant, il ne pourra pas vraiment mener ses réformes à terme. Ainsi, sa réalisation la plus visible encore aujourd'hui à Québec est certainement la série d'arbres qu'il a demandé de faire planter au coeur de la place d'armes, dans le Vieux-Québec. Il a aussi essayer d'améliorer le lien Québec-Lévis par des bateaux plus modernes en été et un pont de glace plus solide en hiver. Sa principale erreur aura été un contrecoup de ses volontés: en voulant ralentir les emprunts et garantir les remboursements de certaines dettes de la ville, il empêcha les travaux de modernisation de l'aqueduc de se poursuivre ce qui contribua aux ravages des incendies de 1861 et 1862 dans le faubourg Saint-Jean Baptiste.


Source: L.P. Vallée, «Quartier Vieux-Québec - Place d'Armes», vers 1880, photographie, Bibliothèque et archives nationales du Québec, P1000,S4,D60,P3. Consultation en ligne, 8 septembre 2010.

Pope, âgé de 37 ans, décède le 29 juin 1863. Voici une transcription du texte paru dans Le Canadien, 1er juillet 1863, page 2
«Nous avons la douleur d'enrégistrer dans nos colonnes de ce jour la mort de notre regretté Maire, feu Thomas Pope, écuyer, avocat, arrivée, hier avant-hier après midi, à sa résidence sur le Cap, dans sa 37e année. [Petite note: Pope avait 37 ans lors de son décès, il devrait donc être dans sa 38e année de vie puisqu'on fête notre anniversaire à la fin de notre année de vie.]

M. Pope était un de ses jeunes hommes qui doivent à l'emploi persévérant et énergique de leurs facultés la position qu'ils se sont faites dans la société et leurs succès dans l'exercice de leurs professions. Comme avocat, il s'était fait un beau rang au barreau, et comme homme public, il était dans la voie de devenir une de nos célébrités. Loin de rien perdre de sa popularité durant le temps de sa mairie, la manière dont il s'acquitta de tous ses devoirs ne fit que le retremper, et sa réélection à l'unanimité des suffrages le prouve assez. Malheureusement sa carrière a été trop courte et sa mort laisse des regrets universels après lui; mais si la première est déplorable, la seconde reste un exemple sous les yeux de nos jeunes hommes pour leur montrer dans elle le prix de la persévérance dans les voies du travail et de la possession de ces heureuses qualités qui font apprécier un homme et le rendent chers aux yeux de ses concitoyens.
Ses obsèques ont eu lieu ce matin, et le concours qui entourait son tombeau atteste assez de l'estime qu'on lui portait.»

On dit que «[...]La foule des citoyens qui ont accompagné les restes mortels du regretté défunt était très considérable» (Le Canadien, 3 juillet 1863, p.2). La sépulture de Thomas Pope est toujours au cimetière Belmont de Québec (Sainte-Foy), où il a été enterré après le service qui fut lui célébré à la Cathédrale de Québec. Pope sera remplacé par Adolphe Guillet dit Tourangeau, élu par le conseil à l'été 1863 puis réélu lors des élections du 3 décembre 1863.

mardi 7 septembre 2010

En attendant la mise à jour...

La mise à jour viendra exceptionnellement plus tard cette semaine, soit mercredi ou jeudi. Entre temps, je vous invite à vous rendre sur le site Histoire Engagée.ca qui est de plus en plus mis à jour avec un autre blogueur et une entrevue! Bonne lecture!